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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/320

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rapports dans lesquels j’avais d’abord vécu avec madame Roland et avec mon père, quoique celui-ci, heureux de mon mariage, qui hâtait le sien, fût redevenu pour moi d’une grande tendresse. Dans plusieurs entretiens, M. d’Harville me fit sentir avec beaucoup de tact et de réserve qu’il m’aimait peut-être encore davantage en raison de mes chagrins passés… Je crus devoir, à ce sujet, le prévenir que mon père songeait à se remarier ; et comme je lui parlais du changement que cette union apporterait dans ma fortune, il ne me laissa pas achever, et fit preuve du plus noble désintéressement ; les familles auxquelles il avait été sur le point de s’allier devaient être bien sordides, pensai-je alors, pour avoir eu de graves difficultés d’intérêt avec lui.

— Le voilà bien tel que je l’ai toujours connu — dit Rodolphe — rempli de cœur, de dévouement, de délicatesse… Mais ne lui avez-vous jamais parlé de ces deux mariages rompus ?

— Je vous l’avoue, monseigneur, le voyant si loyal, si bon, plusieurs fois cette question