Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/344

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puis, jetant aussi les yeux de côté et d’autre de crainte d’être surprise, vous entreriez furtivement dans quelque maison de misérable apparence… tout comme ce matin, vous dis-je… La seule différence, c’est que vous vous disiez : Si l’on me découvre, je suis perdue ; et que vous vous diriez : Si l’on me découvre, je serai bénie ! Mais, comme vous avez la modestie de vos adorables qualités… vous emploierez les ruses les plus perfides, les plus diaboliques… pour n’être pas bénie.

— Ah ! monseigneur — s’écria madame d’Harville avec attendrissement — vous me sauvez !… Je ne puis vous exprimer les nouvelles idées, les consolantes espérances que vos paroles éveillent en moi. Vous dites bien vrai… occuper son cœur et son esprit à se faire adorer de ceux qui souffrent, c’est presque aimer… Que dis-je ?… c’est mieux qu’aimer… Quand je compare l’existence que j’entrevois à celle qu’une honteuse erreur m’aurait faite, les reproches que je m’adresse sont plus amers encore…

— J’en serais désolé — reprit Rodolphe en souriant — car tout mon désir serait de vous