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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/346

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— Eh bien ! si je trouve le moyen de vous faire ressentir ces craintes, ces angoisses, ces inquiétudes qui vous affriandent ; si j’utilise votre goût naturel pour le mystère et pour les aventures, votre penchant à la dissimulation et à la ruse (toujours mon exécrable opinion des femmes, vous voyez, qui perce malgré moi !) — ajouta gaiement Rodolphe — ne changerai-je pas en qualités généreuses des instincts impérieux, inexorables ; excellents si on les emploie bien, funestes si on les emploie mal ?… Voyons, dites, voulez-vous que nous ourdissions à nous deux toutes sortes de machinations bienfaisantes, de roueries charitables, dont seront victimes, comme toujours, de très-bonnes gens ? Nous aurions nos rendez-vous, notre correspondance… nos secrets ; et surtout nous nous cacherions bien du marquis ; car votre visite de ce matin chez les Morel l’aura mis bien en éveil. Enfin, si vous le vouliez, nous serions… en intrigue réglée.

— J’accepte avec joie, avec reconnaissance, cette association ténébreuse, monseigneur — dit gaiement Clémence. — Et, pour commencer notre roman, je retournerai dès demain