Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/352

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rend des sons lamentables, et votre aumône tombe dans son bissac. Un jour, de plus en plus apitoyée sur ce bon pauvre par votre amie, qui méchamment abusait de votre cœur, vous vous résignez à aller charitablement visiter votre infortuné au milieu de ses misères… Vous arrivez : hélas ! plus de clarinette mélancolique, plus de regard piteux et implorant… mais un drôle alerte, jovial et dispos, qui entonne une chanson de cabaret… Aussitôt le mépris succède à la pitié… car vous avez pris un mauvais pauvre pour un bon pauvre, rien de plus, rien de moins. Est-ce vrai ?

Madame d’Harville ne put s’empêcher de sourire de ce singulier apologue, et répondit à Rodolphe :

— Si acceptable que soit cette justification, monseigneur, elle me semble trop facile.

— Ce n’est pourtant, après tout, qu’une noble et généreuse imprudence que vous avez commise… Il vous reste trop de moyens de la réparer pour la regretter… Mais ne verrai-je pas ce soir M. d’Harville ?

— Non, monseigneur… la scène de ce