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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/361

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che de la chandelle annoncent que Morel sommeille depuis quelque temps ; on n’entend que sa respiration oppressée ; car les six autres habitants de cette mansarde… ne dorment pas…

Oui, dans cette étroite mansarde vivent sept personnes…

Cinq enfants, dont le plus jeune a quatre ans… le plus âgé, douze ans à peine…

Et puis leur mère infirme…

Et puis une octogénaire idiote… la mère de leur mère.

La froidure est bien âpre, puisque la chaleur naturelle de sept personnes entassées dans un si petit espace n’attiédit pas cette atmosphère glacée ; c’est qu’aussi ces sept corps frêles, chétifs, grelottants, épuisés, depuis le petit enfant jusqu’à l’aïeule… dégagent peu de calorique, comme dirait un savant.

Excepté le père de famille, un moment assoupi, parce que ses forces sont à bout, personne ne dort ; non, parce que le froid, la faim, la maladie tiennent les yeux ouverts… bien ouverts.