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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/366

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on a glissé les enfants dans une paille humide et nauséabonde ; la toile d’enveloppe leur sert ainsi de drap et de couverture.

Deux petites filles, dont l’une est gravement malade, grelottent d’un côté, trois petits garçons de l’autre.

Ceux-ci et celles-là couchés tout vêtus, si quelques misérables haillons peuvent s’appeler des vêtements.

D’épaisses chevelures blondes, ternes, emmêlées, hérissées, que leur mère laisse croître parce que cela les garantit toujours un peu du froid, couvrent à demi leurs figures pâles, étiolées, souffrantes. L’un des garçons, de ses doigts roidis, tire à soi jusqu’à son menton l’enveloppe de sa paillasse pour se mieux couvrir ;… l’autre, de crainte d’exposer ses mains au froid, tient la toile entre ses dents qui se choquent ; le troisième se serre contre ses deux frères.

La seconde des deux filles… minée par la phtisie, appuie languissamment sa pauvre petite figure, déjà d’une lividité bleuâtre et