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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/47

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— Moi, je veux qu’il demande pardon à genoux d’avoir voulu battre la Chouette — dit Tortillard.

— Gueux de momacque !… est-il amusant !… — dit la Chouette en riant ; il me donne pourtant envie de voir quelle frimousse tu feras comme ça… mon homme ! Allons, à genoux, comme si tu jaspinais d’amour à ta Chouette… dépêche-toi, ou nous te lâchons ; et je t’en préviens, dans une demi-heure il fera nuit.

— Nuit ou jour, qu’est-ce que ça lui fait ? — dit Tortillard en goguenardant. — Ce monsieur garde toujours ses volets fermés ; il a peur de gâter son teint.

— Me voici à genoux… Je te demande pardon, la Chouette, et à toi aussi, Tortillard… Eh bien ! êtes-vous contents ? — dit le brigand en s’agenouillant au milieu du chemin. — Maintenant vous ne m’abandonnerez pas, dites ?

Ce groupe étrange, encadré dans les talus du ravin, éclairé par les lueurs rougeâtres du crépuscule, était hideux à voir.

Au milieu du chemin, le Maître d’école, suppliant, étendait vers la borgnesse ses mains