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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/49

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La figure maladive et rusée de cet enfant, au teint aussi blafard que ses cheveux, exprimait en ce moment une méchanceté railleuse et diabolique.

L’ombre projetée par l’escarpement du ravin redoublait l’horreur de cette scène, que l’obscurité croissante voilait à demi.

— Mais promettez-moi donc au moins de ne pas m’abandonner ! — répéta le Maître d’école effrayé du silence de la Chouette et de Tortillard, qui jouissaient de son effroi. — Est-ce que vous n’êtes plus là ? — ajouta le meurtrier en se penchant pour écouter et avançant machinalement les bras.

— Si, si, mon homme, nous sommes là ; n’aie pas peur… t’abandonner ! plutôt baiser la camarde[1] ! Une fois pour toutes il faut que je te rassure et que je te dise pourquoi je ne t’abandonnerai jamais… Écoute-moi bien. J’ai toujours adoré avoir quelqu’un à qui faire sentir mes ongles… bêtes ou gens… Avant la Pégriotte (que le boulanger me la renvoie ! car j’ai toujours mon idée… de la débarbouiller avec du vitriol), avant la Pégriotte, j’avais un

  1. Mourir.