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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/61

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de cette liaison par votre bonne conduite. Les reproches que vous vous faites s’adressent presque à votre seconde mère.

— Je le sais, mon père, j’avais tort sans doute ; mais je ne pouvais surmonter ma honte et ma crainte… Ce n’est pas tout ; il me faut du courage pour achever.

— Continuez, Marie ; jusqu’ici vos scrupules, ou plutôt vos remords, prouvent en faveur de votre cœur.

— Une fois Clara établie à la ferme, je fus aussi triste que j’avais d’abord cru être heureuse en pensant au plaisir d’avoir une compagne de mon âge ; elle, au contraire, était toute joyeuse. On lui avait fait un lit dans ma chambre. Le premier soir, avant de se coucher, elle m’embrassa et me dit qu’elle m’aimait déjà, qu’elle se sentait beaucoup d’attrait pour moi ; elle me demanda de l’appeler Clara, comme elle m’appellerait Marie. Ensuite elle pria Dieu, en me disant qu’elle joindrait mon nom à ses prières si je voulais joindre son nom aux miennes. Je n’osai pas lui refuser cela. Après avoir encore causé quelque temps, elle s’endormit ; moi, je ne