Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/78

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ton couteau… ou sinon !… — s’écria la Chouette d’un air menaçant.

— Viens donc me le prendre… de force ! — dit le Maître d’école.

— C’est fini ! il est trop tard ! — s’écria la Chouette après avoir écouté un moment avec attention — les voilà passées… Tu me payeras ça ! va, potence ! — ajouta-t-elle, furieuse, en montrant le poing à son complice ; — mille francs de perdus par ta faute !

— Mille, deux mille, peut-être trois mille de gagnés, au contraire — reprit le Maître d’école d’un ton d’autorité. — Écoute-moi, la Chouette — ajouta-t-il — et tu verras si j’ai eu tort de te refuser mon couteau… Tu vas retourner auprès de Barbillon… vous vous en irez tous les deux avec sa voiture au rendez-vous où vous attend le monsieur en deuil… vous lui direz qu’il n’y a rien à faire aujourd’hui, mais que demain ce sera enlevé…

— Et toi ? — murmura la Chouette toujours courroucée.

— Écoute encore : la petite va seule tous les soirs reconduire le prêtre ; c’est un hasard si aujourd’hui elle a rencontré quelqu’un ; il