Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tions… ça me ferait perdre plus de temps que ça ne vaudrait…

— Mais comment faire, alors ?…

— Peut-être cette petite dame qui est venue hier ne nous oubliera pas…

— Oui… comptes-y… Mais madame Mathieu te prêtera bien cent sous… tu travailles pour elle depuis dix ans… elle ne peut pas laisser dans une pareille peine un honnête ouvrier chargé de famille.

— Je ne crois pas qu’elle puisse nous prêter quelque chose. Elle a fait tout ce qu’elle a pu en m’avançant petit à petit cent vingt francs ; c’est une grosse somme pour elle. Parce qu’elle est courtière en diamants et qu’elle en a quelquefois pour cinquante mille francs dans son cabas, elle n’en est pas plus riche. Quand elle gagne cent francs par mois, elle est bien contente, car elle a des charges… deux nièces à élever. Cent sous pour elle, vois-tu, c’est comme cent sous pour nous… et il y a des moments où on ne les a pas… tu le sais bien. Étant déjà de beaucoup en avance avec moi, elle ne peut s’ôter le pain de la bouche à elle et aux siens.