Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/196

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malheureux ; c’est donc à regret que je vous apprends qu’au nom de la loi… je viens arrêter votre fille.

— Tout est découvert… je suis perdue !… — s’écria Louise épouvantée, en se jetant dans les bras de son père.

— Qu’est-ce que tu dis ?… qu’est-ce que tu dis ?… — reprit Morel stupéfait. — Tu es folle… pourquoi perdue ?… T’arrêter !… pourquoi t’arrêter ?… qui viendrait t’arrêter ?…

— Moi… au nom de la loi ! — et le commissaire montra son écharpe.

— Oh ! malheureuse !… malheureuse !… — s’écria Louise en tombant agenouillée.

— Comment ! au nom de la loi ? — dit l’artisan, dont la raison, fortement ébranlée par ce nouveau coup, commençait à s’affaiblir ; — pourquoi arrêter ma fille au nom de la loi ?… je réponds de Louise, moi ; c’est ma fille, ma digne fille… pas vrai, Louise ! Comment ! t’arrêter, quand notre bon ange te rend à nous pour nous consoler de la mort de ma petite Adèle ? Allons donc ! ça ne se peut pas !… Et puis, monsieur le commissaire, parlant par respect, on n’arrête que les misé-