Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rables, entendez-vous… Et Louise, ma fille, n’est pas une misérable. Bien sûr, vois-tu, mon enfant, ce monsieur se trompe… Je m’appelle Morel ; il y a plus d’un Morel… tu t’appelles Louise ; il y a plus d’une Louise… c’est ça, voyez-vous, monsieur le commissaire, il y a erreur, certainement il y a erreur !

— Il n’y a malheureusement pas erreur !… Louise Morel, faites vos adieux à votre père.

— Vous m’enlevez ma fille, vous !… — s’écria l’ouvrier furieux de douleur, en s’avançant vers le magistrat d’un air menaçant.

Rodolphe saisit le lapidaire par le bras, et lui dit :

— Calmez-vous, espérez ; votre fille vous sera rendue… son innocence sera prouvée : elle n’est sans doute pas coupable.

— Coupable de quoi ?… Elle ne peut être coupable de rien… Je mettrais ma main au feu que… — Puis, se souvenant de l’or que Louise avait apporté pour payer la lettre de change, Morel s’écria : — Mais cet argent !… cet argent de ce matin, Louise !

Et il jeta sur sa fille un regard terrible.

Louise comprit.