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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/108

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avec empressement par le directeur et par plusieurs dames-inspectrices, reconnaissables à leurs vêtements noirs et au ruban bleu à médaillon d’argent qu’elles portaient en sautoir.

Une de ces inspectrices, femme d’un âge mûr, d’une figure grave et douce, resta seule avec madame d’Harville dans un petit salon attenant au greffe.

On ne peut s’imaginer ce qu’il y a souvent de dévouement ignoré, d’intelligence, de commisération, de sagacité, chez ces femmes respectables qui se consacrent aux fonctions modestes et obscures de surveillantes des détenues.

Rien de plus sage, de plus praticable que les notions d’ordre, de travail, de devoir qu’elles donnent aux prisonnières, dans l’espoir que ces enseignements survivront au séjour de la prison…

Tour à tour indulgentes et fermes, patientes et sévères, mais toujours justes et impartiales, ces femmes, sans cesse en contact avec les détenues, finissent, au bout de longues années, par acquérir une telle science de la physionomie de ces malheureuses, qu’elles les jugent