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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/111

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nait de la campagne, lui disant d’espérer, dans le cas où, comme je le croyais, elle voudrait revenir au bien.

— Qu’a-t-elle répondu ?

— Levant sur moi ses grands yeux bleus mélancoliques et pleins de larmes, elle m’a dit avec un accent de douceur angélique : — « Je vous remercie, madame, de vos bontés ; mais je ne puis rien dire sur le passé ; on m’a arrêtée, j’étais dans mon tort, je ne me plains pas. — Mais d’où venez-vous ? Où êtes-vous restée depuis votre départ de la Cité ? Si vous êtes allée à la campagne chercher une existence honorable, dites-le, prouvez-le ; nous ferons écrire à M. le préfet pour obtenir votre liberté ; on vous rayera des registres de la police, et on encouragera vos bonnes résolutions. — Je vous en supplie, madame, ne m’interrogez pas, je ne pourrais vous répondre, » — a-t-elle repris. « Mais en sortant d’ici, voulez-vous donc retourner dans cette affreuse maison ? — Oh ! jamais ! — s’est-elle écriée. — Que ferez-vous donc alors ? — Dieu le sait ! — a-t-elle répondu en laissant retomber sa tête sur sa poitrine.