Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/135

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enfance… mais dès leur naissance, si cela se peut dire, ainsi qu’on le verra plus tard…

On se demande donc avec une curiosité douloureuse quel enchaînement de causes funestes a pu amener là celles de ces misérables qui ont connu la pudeur et la chasteté.

Tant de pentes diverses inclinent à cet égout !…

C’est rarement la passion de la débauche pour la débauche, mais le délaissement, mais le mauvais exemple, mais l’éducation perverse, mais surtout la faim, qui conduisent tant de malheureuses à l’infamie, car les classes pauvres payent seules à la civilisation cet impôt de l’âme et du corps.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Lorsque les détenues se précipitèrent en courant et en criant dans le préau, il était facile de voir que la seule joie de sortir de leurs ateliers ne les rendait pas si bruyantes. Après avoir fait irruption par l’unique porte qui conduisait à la cour, cette foule s’écarta et fit cercle autour d’un être informe, qu’on accablait de huées.

C’était une petite femme de trente-six à qua-