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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/146

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— Tiens ! ne m’impatiente pas… j’ai dit non, c’est non ! — s’écria la Louve tout à fait irritée.

— Ayez donc pitié d’elle… voyez comme elle pleure !

— Qu’est-ce que ça me fait à moi !… tant pis pour elle !… elle est notre souffre-douleur…

— C’est vrai… c’est vrai… il ne fallait pas lui rendre ses loques — murmuraient les détenues, entraînées par l’exemple de la Louve. — Tant pis pour Mont-Saint-Jean !…

— Vous avez raison, tant pis pour elle ! — dit Fleur-de-Marie avec amertume — elle est votre souffre-douleur… elle doit se résigner… ses gémissements vous amusent… ses larmes vous font rire… il vous faut bien passer le temps à quelque chose !… on la tuerait sur place qu’elle n’aurait rien à dire… Vous avez raison, la Louve… cela est juste !… cette pauvre femme ne fait de mal à personne, elle ne peut pas se défendre, elle est seule contre toutes… vous l’accablez… cela est surtout bien brave et bien généreux !

— Nous sommes donc des lâches ! — s’écria