Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/147

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la Louve emportée par la violence de son caractère et par son impatience de toute contradiction. — Répondras-tu ? Sommes-nous des lâches, hein ? — reprit-elle de plus en plus irritée.

Des rumeurs menaçantes pour la Goualeuse commencèrent à se faire entendre.

Les détenues offensées se rapprochèrent et l’entourèrent en vociférant, oubliant ou plutôt se révoltant contre l’ascendant que la jeune fille avait jusqu’alors pris sur elles.

— Elle nous appelle lâches !

— De quel droit vient-elle nous blâmer ?

— Est-ce qu’elle est plus que nous ?

— Nous avons été trop bonnes enfants pour elle.

— Et maintenant elle veut prendre des airs… avec nous.

— Si ça nous plaît de faire la misère à Mont-Saint-Jean, qu’est-ce qu’elle a à dire ?

— Puisque c’est comme ça, tu seras encore plus battue qu’auparavant, entends-tu, Mont-Saint-Jean ?

— Tiens, voilà pour commencer — dit l’une en lui donnant un coup de poing.