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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/167

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de vous, et d’ameuter tout le dortoir, pourquoi ai-je dit : « Faut la laisser tranquille… Elle prie, c’est qu’elle en a le droit… Et le lendemain, pourquoi, moi et les autres, avons-nous eu honte de nous habiller devant vous ?

— Je ne sais pas… la Louve.

— Vraiment ! — reprit cette violente créature avec ironie ; — vous ne le savez pas ! C’est sans doute, comme nous l’avons dit quelquefois en plaisantant, que vous êtes d’une autre espèce que nous. Vous croyez peut-être cela ?

— Je ne vous ai jamais dit que je le croyais.

— Non, vous ne le dites pas… mais vous faites tout comme.

— Je vous en prie, écoutez-moi…

— Non, ça m’a été trop mauvais de vous écouter… de vous regarder. Jusqu’ici je n’avais jamais envié personne. Eh bien ! deux ou trois fois je me suis surprise… faut-il être bête et lâche !… je me suis surprise à envier votre figure de sainte Vierge, votre air doux et triste… Oui, j’ai envié jusqu’à vos cheveux blonds et à vos yeux bleus, moi qui ai toujours détesté les blondes, vu que je suis