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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/174

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— Tiens… chez moi donc, rue Pierre-Lescot. Je suis dans mes meubles.

— Et Martial — dit la Goualeuse, qui espérait continuer l’entretien en parlant à la Louve d’un objet intéressant pour elle — et Martial, vous serez bien contente de le revoir ?

— Oui… oh, oui !… — répondit-elle avec un accent passionné. — Quand j’ai été arrêtée, il relevait de maladie… une fièvre qu’il avait eue parce qu’il demeure toujours sur l’eau… Pendant dix-sept jours et dix-sept nuits, je ne l’ai pas quitté d’une minute, j’ai vendu la moitié de mon bazar pour payer le médecin, les drogues, tout… Je peux m’en vanter, et je m’en vante… si mon homme vit, c’est à moi qu’il le doit… J’ai encore hier fait brûler un cierge pour lui… C’est des bêtises… mais c’est égal, on a vu quelquefois de très-bons effets de ça pour la convalescence…

— Et où est-il maintenant ? que fait-il ?

— Il demeure toujours près du pont d’Asnières, sur le bord de l’eau.

— Sur le bord de l’eau ?

— Oui, il est établi là avec sa famille, dans