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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/175

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une maison isolée. Il est toujours en guerre avec les gardes-pêche, et une fois qu’il est dans son bateau, avec son fusil à deux coups, il ne ferait pas bon de l’approcher, allez ! — dit orgueilleusement la Louve.

— Quel est donc son état ?

— Il pêche en fraude, la nuit ; et puis, comme il est brave comme un lion, quand un poltron veut faire chercher querelle à un autre, il s’en charge, lui… Son père a eu des malheurs avec la justice. Il a encore sa mère, deux sœurs et un frère… Autant vaudrait pour lui… ne pas l’avoir, ce frère-là… car c’est un scélérat qui se fera guillotiner un jour ou l’autre… ses sœurs aussi… Enfin, n’importe, c’est à eux leur cou.

— Et où l’avez-vous connu, Martial ?

— À Paris. Il avait voulu apprendre l’état de serrurier… un bel état, toujours du fer rouge et du feu autour de soi… du danger, quoi !… ça lui convenait ; mais, comme moi, il avait mauvaise tête, ça n’a pas pu marcher avec ses bourgeois ; alors il s’en est retourné auprès de ses parents, et il s’est mis à marauder sur la rivière. Il vient me voir à Paris,