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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/176

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et moi, dans le jour, je vais le voir à Asnières : c’est tout près… ça serait plus loin que j’irais tout de même, quand ça serait sur les genoux et sur les mains.

— Vous serez bien heureuse d’aller à la campagne… vous, la Louve ! — dit la Goualeuse en soupirant ; — surtout si vous aimez, comme moi, à vous promener dans les champs.

— J’aimerais bien mieux me promener dans les bois, dans les grandes forêts, avec mon homme.

— Dans les forêts ?… vous n’auriez pas peur ?

— Peur ! ah bien oui, peur ! Est-ce qu’une louve a peur ? Plus la forêt serait déserte et épaisse, plus j’aimerais ça. Une hutte isolée où j’habiterais avec Martial, qui serait braconnier ; aller avec lui, la nuit, tendre des pièges au gibier… et puis, si les gardes venaient pour nous arrêter, leur tirer des coups de fusils, nous deux mon homme, en nous cachant dans les broussailles, ah ! dame… c’est ça qui serait bon !…