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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/198

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donc ! comme ils sont contents, comme ils secouent leurs plumes, en gazouillant joyeusement… pas plus joyeusement pourtant que vos enfants… vos enfants libres, gais et légers comme eux. Voyez-vous, à la tombée du jour, les plus petits courir à travers bois au-devant de l’aîné, qui ramène deux génisses du pâturage ? ils ont bien vite reconnu le tintement lointain des clochettes, allez !…

— Dites donc, la Goualeuse, il me semble voir le plus petit et le plus hardi, qui s’est fait mettre, par son frère aîné qui le soutient, à califourchon sur le dos d’une des vaches…

— Et l’on dirait que la pauvre bête sait quel fardeau elle porte, tant elle marche avec précaution… Mais voilà l’heure du souper : votre aîné, tout en menant pâturer son bétail, s’est amusé à remplir pour vous un panier de belles fraises des bois, qu’il a rapportées au frais, sous une couche épaisse de violettes sauvages.

— Fraises et violettes… c’est ça qui doit être un baume !… Mais, mon Dieu ! mon Dieu ! où diable allez-vous donc chercher ces idées-là, la Goualeuse ?