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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/201

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rude, ce simple récit, tour à tour éclairé des douces lueurs du foyer domestique, doré par quelques joyeux rayons de soleil, rafraîchi par la brise des grands bois ou parfumé de la senteur des fleurs sauvages, ce récit avait fait sur la Louve une impression plus profonde, plus saisissante que ne l’aurait fait une exhortation d’une moralité transcendante.

Oui, à mesure que parlait Fleur-de-Marie, la Louve avait désiré d’être ménagère infatigable, vaillante épouse, mère pieuse et dévouée…

Inspirer, même pendant un moment, à une femme violente, immorale, avilie, l’amour de la famille, le respect du devoir, le goût du travail, la reconnaissance envers le Créateur, et cela seulement en lui promettant ce que Dieu donne à tous, le soleil du ciel et l’ombre des forêts… ce que l’homme doit à qui travaille, un toit et du pain, n’était-ce pas un beau triomphe pour Fleur-de-Marie !

Le moraliste le plus sévère, le prédicateur le plus fulminant, auraient-ils obtenu davantage en faisant gronder dans leurs prédications