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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/202

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menaçantes toutes les vengeances humaines, toutes les foudres divines ?

La colère douloureuse dont se sentit transportée la Louve en revenant à la réalité, après s’être laissé charmer par la rêverie nouvelle et salutaire où, pour la première fois, l’avait plongée Fleur-de-Marie, prouvait l’influence des paroles de cette dernière sur sa malheureuse compagne.

Plus les regrets de la Louve étaient amers en retombant de ce consolant mirage dans l’horreur de sa position, plus le triomphe de la Goualeuse était manifeste.

Après un moment de silence et de réflexion, la Louve redressa brusquement la tête, passa la main sur son front ; et se levant menaçante, courroucée :

— Vois-tu… vois-tu que j’avais raison de me défier de toi et de ne pas vouloir t’écouter… parce que ça tournerait mal pour moi ! Pourquoi m’as-tu parlé ainsi ? pour te moquer de moi ? pour me tourmenter ? Et cela, parce que j’ai été assez bête pour te dire que j’aurais aimé à vivre au fond des bois avec mon homme !… Mais qui es-tu donc ?… Pourquoi me boule-