Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

reprit Fleur-de-Marie, sans chercher à dégager sa main.

— Eh bien ! après, quand j’en serais digne ? qu’est-ce que cela prouve ? à quoi ça m’avancera-t-il ?

— À voir se réaliser ce que vous regardez comme un rêve — dit Fleur-de-Marie d’un ton si sérieux, si convaincu, que la Louve, dominée de nouveau, abandonna la main de la Goualeuse et resta frappée d’étonnement.

— Écoutez-moi, la Louve — reprit Fleur-de-Marie d’une voix pleine de compassion — me croyez-vous assez méchante pour éveiller chez vous ces pensées, ces espérances, si je n’étais pas sûre, en vous faisant rougir de votre condition présente, de vous donner les moyens d’en sortir ?

— Vous ? vous pourriez cela ?

— Moi… non ; mais quelqu’un qui est bon, grand, puissant comme Dieu.

— Puissant comme Dieu ?…

— Écoutez encore, la Louve… Il y a trois mois, comme vous j’étais une pauvre créature perdue… abandonnée… un jour, celui dont je vous parle avec des larmes de reconnais-