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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/205

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sance — et Fleur-de-Marie essuya ses yeux — un jour celui-là est venu à moi ; il n’a pas craint, tout avilie, toute méprisée que j’étais, de me dire de consolantes paroles… les premières que j’aie entendues !… Je lui avais raconté mes souffrances, mes misères, ma honte, sans lui rien cacher, ainsi que vous m’avez tout à l’heure raconté votre vie, la Louve… Après m’avoir écoutée avec bonté, il ne m’a pas blâmée, il m’a plainte ; il ne m’a pas reproché mon abjection, il m’a vanté la vie calme et pure que l’on menait aux champs.

— Comme vous tout à l’heure…

— Alors, cette abjection m’a paru d’autant plus affreuse que l’avenir qu’il me montrait me semblait plus beau !

— Comme moi, mon Dieu !

— Oui, et ainsi que vous je disais : — À quoi bon, hélas ! me faire entrevoir ce paradis, à moi qui suis condamnée à l’enfer ?… Mais j’avais tort de désespérer… car celui dont je vous parle est, comme Dieu, souverainement juste, souverainement bon, et incapable de faire luire un faux espoir aux yeux d’une pau-