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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/248

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qu’il les touchait, agrandissait immensément les questions — je porterais ma tête sur l’échafaud plutôt que d’admettre que, dans l’unique intention de faire une plaisanterie stupide, Cabrion s’acharne si opiniâtrement contre moi ; on ne fait une farce que pour la galerie. Or, dans sa dernière entreprise, cette créature malfaisante n’avait aucun témoin ; il a agi seul, et dans l’ombre, comme toujours ; il s’est clandestinement introduit dans la solitude de ma loge pour déposer sur mon front indigné son hideux baiser. Et cela ! je le demanderai à toute personne désintéressée : dans quel but ? ce n’était pas par bravade… personne ne le voyait ; ce n’était pas par plaisir… les lois de la nature s’y opposent ; ce n’était pas par amitié… je n’ai qu’un ennemi au monde, c’est lui. Il faut donc reconnaître qu’il y a là un mystère que ma raison ne peut pénétrer ! Alors, où tend ce plan diabolique, concerté de longue main et poursuivi avec une persistance qui m’épouvante ? Voilà ce que je ne puis comprendre : c’est l’impossibilité où je suis de soulever ce voile qui peu à peu me mine et me consume !