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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/254

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— Eh bien ! oui, c’est moi ; qui veux-tu que ça soye ?

— C’est toi, ma vue ne m’abuse point ?

— Ah çà ! qu’est-ce que tu as encore à faire tes gros yeux en boules de loto ? Tu me regardes comme si tu allais me manger…

— C’est que ta présence me révèle qu’il se passe ici des choses… des choses…

— Quelles choses ? Voyons, donne-moi la clef de la loge ; pourquoi la laisses-tu seule ? Je reviens du bureau des diligences de Normandie, où j’étais allée en fiacre porter la malle de M. Bradamanti, qui ne veut pas qu’on sache qu’il part ce soir, et qui ne se fie pas à ce petit gueux de Tortillard… et il a raison !

En disant ces mots, madame Pipelet prit la clef que son mari tenait à la main, ouvrit la loge et y précéda son mari.

À peine le couple était-il rentré qu’un personnage, descendant légèrement l’escalier, passa rapidement et inaperçu devant la loge.

C’était l’organe mâle qui avait si vivement excité les inquiétudes d’Alfred.

M. Pipelet s’assit lourdement sur sa chaise et dit à sa femme d’une voix émue :