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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/262

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voilà encore, une farce ! Je vous dis, moi, que tout cela cache quelque trame abominable… il y a quelque chose là-dessous… c’est un coup monté… un complot… On dissimule l’abîme sous des fleurs… on tente de m’étourdir pour m’empêcher de voir le précipice où l’on veut me plonger… Il ne me reste plus qu’à me mettre sous la protection des lois… Heureusement Dieu protège la France.

Et M. Pipelet se dirigea vers la porte.

— Où vas-tu donc, vieux chéri ?

— Chez M. le commissaire… déposer ma plainte… et ce portrait, comme preuve des persécutions dont on m’accable.

— Mais de quoi te plaindras-tu ?

— De quoi je me plaindrai ? Comment ! mon ennemi le plus acharné trouvera moyen par des procédés… frauduleux… de me forcer à avoir son portrait chez moi, jusque dans mon lit nuptial ! et les magistrats ne me prendront pas sous leur égide ? Donnez-moi… ce portrait, Anastasie… donnez-le-moi… pas du côté de la peinture… cette vue me révolte ! Le traître ne pourra pas nier… il y a de sa main : Cabrion à son bon ami Pipelet, pour la vie