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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/263

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Pour la vie !… Oui, c’est bien cela… C’est pour avoir ma vie, sans doute, qu’il me poursuit… et il finira par l’avoir… Je vais vivre dans des alarmes continuelles, je croirai que cet être infernal… est là… toujours là… sous le plancher, dans la muraille… au plafond ! la nuit, qu’il me regarde dormir aux bras de mon épouse… le jour, qu’il est debout derrière moi, toujours avec son sourire satanique… Et qui me dit qu’en ce moment même il n’est pas ici… tapi quelque part, tapi comme un insecte venimeux ? Voyons ! y es-tu, monstre ? y es-tu ?… — s’écria M. Pipelet, en accompagnant cette imprécation furibonde d’un mouvement de tête circulaire, comme s’il eût voulu interroger du regard toutes les parties de la loge.

— J’y suis, bon ami !

Dit affectueusement la voix bien connue de Cabrion.

Ces paroles semblaient sortir du fond de l’alcôve, grâce à un simple effet de ventriloquie ; car l’infernal rapin se tenait en dehors de la porte de la loge, jouissant des moindres détails de cette scène. Pourtant, après avoir prononcé ces derniers mots, il s’esquiva pru-