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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/308

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pour mille trois cents francs, les voici, sauvez-le ; mais dites pas que c’est de moi que vous tenez cet argent… M. Ferrand est un méchant homme… »

» Vous le voyez, mademoiselle, mon intention était bonne, mais ma conduite coupable ; je ne vous cache rien… Maintenant voici mon excuse.

» Depuis long-temps, à force d’économies, j’avais réalisé et placé chez un banquier une petite somme de mille cinq cents francs. Il y a huit jours, il me prévint que, le terme de son obligation envers moi étant arrivé, il tenait mes fonds à ma disposition dans le cas où je ne les lui laisserais pas.

» Je possédais donc plus que je ne prenais au notaire : je pouvais le lendemain toucher mes mille cinq cents francs ; mais le caissier du banquier n’arriverait pas chez son patron avant midi, et c’est au point du jour qu’on devait arrêter Morel… il me fallait donc mettre celui-ci en mesure de payer de très-bonne heure ; sinon, lors même que je serais allé dans la journée le tirer de prison, il n’en eût pas moins été arrêté et emmené aux yeux de