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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/316

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» J’avais payé mon terme d’avance, je vous prie donc de vouloir bien seulement donner une petite gratification au portier. Pardon, mademoiselle, de vous importuner de tous ces détails, mais vous êtes la seule personne au monde à laquelle j’ose et je puisse m’adresser.

» J’aurais pu réclamer ce service d’un des clercs de M. Ferrand avec lequel je suis assez lié ; mais j’aurais craint son indiscrétion au sujet de divers papiers ; plusieurs vous concernent, comme je vous l’ai dit ; quelques autres ont rapport à de tristes événements de ma vie.

» Ah ! croyez-moi, mademoiselle Rigolette, si vous me l’accordez, cette dernière preuve de votre ancienne affection sera ma seule consolation dans le grand malheur qui m’accable ; malgré moi j’espère que vous ne me refuserez pas.

» Je vous demande aussi la permission de vous écrire quelquefois… Il me serait si doux, si précieux, de pouvoir épancher dans un cœur bienveillant la tristesse qui m’accable !…

» Hélas ! je suis seul au monde ; personne