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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/329

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m’a écrite… ça suffira, n’est-ce pas, monsieur Rodolphe ?

— En effet, cette lettre simple et touchante a tout le caractère de la vérité ; il faudra même que vous m’en laissiez prendre copie, cela sera nécessaire à la défense de Germain.

— Certainement, monsieur Rodolphe. Si je n’écrivais pas comme un vrai chat, malgré les leçons qu’il m’a données, ce bon Germain, je vous proposerais de vous la copier… mais mon écriture est si grosse, si de travers, et puis il y a tant, tant… de fautes !…

— Je vous demanderai de me confier seulement la lettre jusqu’à demain.

— La voilà, mon voisin ; mais vous y ferez bien attention, n’est-ce pas ?… J’ai brûlé tous les billets doux que M. Cabrion et M. Giraudeau m’écrivaient dans les commencements de notre connaissance, avec des cœurs enflammés et des colombes sur le haut du papier, quand ils croyaient que je me laisserais prendre à leurs cajoleries ; mais cette pauvre lettre de Germain, je la garderai soigneusement, et les autres aussi, s’il m’en écrit… Car enfin, n’est-ce pas, monsieur Rodolphe, ça prouve