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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/356

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être ; ce qu’il y a de sûr, c’est que je ferai pour Germain tout ce que je pourrai tant qu’il restera en prison. Une fois libre, il sera toujours temps de voir si c’est de l’amour ou de l’amitié que j’aurai pour lui ; alors, si c’est de l’amour… que voulez-vous, mon voisin… ça sera de l’amour… Jusque-là ça me gênerait de savoir à quoi m’en tenir. Mais il se fait tard, monsieur Rodolphe ; voulez-vous rassembler ces papiers pendant que je vais faire un paquet de linge ?… Ah ! j’oubliais le sachet renfermant la petite cravate orange que je lui ai donnée. Il est dans ce tiroir, sans doute. Oui, le voilà… Oh ! voyez donc comme il est joli, ce sachet, et tout brodé !… Pauvre Germain, il l’a gardée comme une relique, cette petite cravate !… Je me rappelle bien la dernière fois où je l’ai mise, et quand je la lui ai donnée. Il a été si content, si content !…

À ce moment on frappa à la porte de la chambre.

— Qui est là ? — demanda Rodolphe.

— On voudrait parler à m’ame Matthieu — répondit une voix grêle et enrouée, avec l’accent qui distingue la plus basse populace.