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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/43

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ces affections il y a un être faible qui a toujours besoin de protection ? Le fils protège sa mère, le père protège sa fille.

— Oh ! c’est vrai, monseigneur…

— Mais, hélas ! à quoi bon comprendre ces jouissances ineffables, lorsqu’on ne doit jamais les éprouver ? — reprit Rodolphe avec abattement.

Clémence ne put retenir une larme, tant l’accent de Rodolphe avait été profond, déchirant.

Après un moment de silence, rougissant presque de l’émotion à laquelle il s’était laissé entraîner, il dit à madame d’Harville en souriant tristement :

— Pardon, madame, mes regrets et mes souvenirs m’ont emporté malgré moi ; vous m’excuserez, n’est-ce pas ?

— Ah ! monseigneur, croyez que je partage vos chagrins. N’en ai-je pas le droit ? N’avez-vous pas partagé les miens ? Malheureusement les consolations que je puis vous offrir sont vaines…

— Non, non… le témoignage de votre intérêt m’est doux et salutaire ; c’est déjà presque un soulagement de dire que l’on souffre… et je