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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/46

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ment attendri, les yeux humides de larmes.

Le premier étonnement passé, le marquis dit à Rodolphe en lui donnant la lettre de Sarah :

— Monseigneur… voici la lettre infâme que j’ai reçue tout à l’heure devant vous… Veuillez la brûler après l’avoir lue.

Clémence regardait son mari avec stupeur.

— Oh ! c’est infâme ! — s’écria Rodolphe indigné.

— Eh bien ! monseigneur… Il y a quelque chose de plus lâche encore que cette lâcheté anonyme… C’est ma conduite !

— Que voulez-vous dire ?

— Tout à l’heure, au lieu de vous montrer cette lettre franchement, hardiment, je vous l’ai cachée ; j’ai feint le calme pendant que j’avais la jalousie, la rage, le désespoir dans le cœur… Ce n’est pas tout… Savez-vous ce que j’ai fait, monseigneur ? Je suis allé honteusement me tapir derrière cette porte pour vous épier… Oui, j’ai été assez misérable pour douter de votre loyauté, de votre honneur… Oh ! l’auteur de ces lettres sait à qui il les adresse… il sait combien ma tête est faible… Eh bien ! monseigneur, dites, après avoir entendu ce