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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/190

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audacieusement ma belle-mère — rien de plus réel que cette atroce calomnie concertée d’avance pour perdre une malheureuse femme dont le seul crime a été de vous consacrer sa vie. Venez, venez, mon ami, ne restons pas une seconde de plus ici — ajouta-t-elle en s’adressant à mon père ; — peut-être votre fille n’aura-t-elle pas l’insolence de vous retenir malgré vous…

» — Oui, oui, sortons — dit mon père hors de lui — tout cela n’est pas vrai, ne peut pas être vrai, je ne veux pas en entendre davantage, ma raison n’y résisterait pas… d’épouvantables méfiances s’élèveraient dans mon cœur, empoisonneraient le peu de jours qui me restent à vivre, et rien ne pourrait me consoler d’une si abominable découverte.

» Mon père semblait si souffrant, si désespéré, qu’à tout prix j’aurais voulu mettre fin à cette scène si cruelle pour lui. Sir Walter devina ma pensée ; mais, voulant faire pleine et entière justice, il répondit à mon père :

» — Encore quelques mots, monsieur le comte ; vous allez avoir le chagrin, sans doute bien pénible, de reconnaître qu’une femme