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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/191

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que vous vous croyiez attachée par la reconnaissance a toujours été un monstre hypocrite ; mais vous trouverez des consolations certaines dans l’affection de votre fille, qui ne vous a jamais manqué.

» — Cela passe toutes les bornes ! — s’écria ma belle-mère avec rage — et de quel droit, monsieur, et sur quelles preuves osez-vous baser de si effroyables calomnies ? Vous dites que ce flacon contient du poison ?… Je le nie, monsieur, et je le nierai jusqu’à preuve du contraire ; et lors même que le docteur Polidori aurait, par méprise, confondu un médicament avec un autre, est-ce une raison pour oser m’accuser d’avoir voulu… de complicité avec lui… Oh ! non, non, je n’achèverai pas… une idée si horrible est déjà un crime ; encore une fois, monsieur, je vous défie de dire sur quelles preuves, vous et madame, osez appuyer cette affreuse calomnie… — dit ma belle-mère avec une audace incroyable.

» — Oui, sur quelles preuves ? — s’écria mon malheureux père. — Il faut que la torture que l’on m’impose ait un terme.

» — Je ne suis pas venu ici sans preuves,