Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/251

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ces mouchoirs aux couleurs tranchantes, pour avoir une idée de la gracieuse coiffure de nuit de Cécily, et du contraste piquant de ce tissu bariolé de pourpre, d’azur et d’orange, avec ses cheveux noirs qui, s’échappant du pli serré du madras, encadrent de leurs mille boucles soyeuses ses joues pâles, mais rondes et fermes…

Les deux bras élevés et arrondis au-dessus de sa tête, elle finissait, du bout de ses doigts déliés comme des fuseaux d’ivoire, de chiffonner une large rosette placée très-bas du côté gauche, presque sur l’oreille.

Les traits de Cécily sont de ceux qu’il est impossible d’oublier jamais.

Un front hardi, un peu saillant, surmonte son visage d’un ovale parfait ; son teint a la blancheur mate, la fraîcheur satinée d’une feuille de camélia imperceptiblement dorée par un rayon de soleil ; ses yeux, d’une grandeur presque démesurée, ont une expression singulière, car leur prunelle, extrêmement large, noire et brillante, laisse à peine apercevoir, aux deux coins des paupières frangées de longs cils, la transparence bleuâtre du