Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous voir, et vous êtes si belle… J’aime encore mieux souffrir… et vous regarder…

— Regardez-moi… ce guichet est fait pour cela… et aussi pour que nous puissions causer comme deux amis… et charmer ainsi notre solitude… qui vraiment ne me pèse pas trop… Vous êtes si bon maître !… Voilà de ces dangereux aveux que je puis faire à travers cette porte…

— Et cette porte, vous ne voulez pas l’ouvrir ? Voyez pourtant comme je suis soumis ! ce soir j’aurais pu essayer d’entrer avec vous dans cette chambre… je ne l’ai pas fait.

— Vous êtes soumis par deux raisons… D’abord parce que vous savez qu’ayant, par une nécessité de ma vie errante, pris l’habitude de porter un stylet… je manie d’une main ferme ce bijou venimeux, plus acéré que la dent d’une vipère… vous savez aussi que du jour où j’aurais à me plaindre de vous, je quitterais à jamais cette maison, vous laissant mille fois plus épris encore… puisque vous avez bien voulu faire la grâce à votre indigne servante de vous éprendre d’elle.