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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/280

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— Ma servante ! c’est moi qui suis votre esclave… votre esclave moqué, méprisé…

— C’est assez vrai…

— Et cela… ne vous touche pas ?

— Cela me distrait… Les journées… et surtout les nuits… sont si longues…

— Oh ! la maudite !

— Non, sérieusement, vous avez l’air si complètement égaré, vos traits s’altèrent si sensiblement, que j’en suis flattée… C’est un pauvre triomphe ; mais vous êtes seul ici…

— Entendre cela… et ne pouvoir que se consumer dans une rage impuissante !

— Avez-vous peu d’intelligence !!! jamais, peut-être… je ne vous ai rien dit de plus tendre…

— Raillez… raillez…

— Je ne raille pas ; je n’avais pas encore vu d’homme de votre âge… amoureux à votre façon… et il faut en convenir, un homme jeune et beau serait incapable d’une de ces passions enragées. Un Adonis s’admire autant qu’il vous admire… il aime du bout des dents… et puis le favoriser… quoi de plus simple ?… cela lui est dû… à peine en est-il recon-