Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/281

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naissant ; mais favoriser un homme comme vous, mon maître… oh ! ce serait le ravir de la terre au ciel, ce serait combler ses rêves les plus insensés, ses espérances les plus impossibles ! Car enfin l’être qui vous dirait : Vous aimez Cécily éperdument ; si je le veux, elle sera à vous dans une seconde… vous croiriez cet être doué d’une puissance surnaturelle… n’est-ce pas, cher maître ?

— Oui, oh ! oui…

— Eh bien ! si vous saviez me mieux convaincre de votre passion, j’aurais peut-être la bizarre fantaisie de jouer auprès de moi-même… en votre faveur… ce rôle surnaturel. Comprenez-vous ?

— Je comprends que vous me raillez encore… toujours, et sans pitié…

— Peut-être… la solitude fait naître de si étranges fantaisies !…

L’accent de Cécily avait jusqu’alors été sardonique ; mais elle dit ces derniers mots avec une expression sérieuse, réfléchie, et les accompagna d’un long coup d’œil qui fit tressaillir le notaire.

— Taisez-vous… ne me regardez pas ainsi,