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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/362

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souffrir cela pour la seconde fois. Il recommença à vendre petit à petit les meubles que j’avais. Prévoyant ce qui allait m’arriver, je vais chez un avocat qui demeurait dans la maison lui demander ce qu’il faut faire pour empêcher mon mari de me mettre encore sur la paille, moi et mes enfants.

— C’était bien simple ; il fallait fourrer ton mari à la porte.

— Oui, mais je n’en avais pas le droit. L’avocat me dit que mon mari pouvait disposer de tout comme chef de la communauté, et s’installer à la maison sans rien faire ; que c’était un malheur, mais qu’il fallait m’y soumettre ; que la circonstance de sa maîtresse, qui vivait sous notre toit, me donnait le droit de demander la séparation de corps et de biens, comme on appelle cela… D’autant plus que j’avais des témoins que mon mari m’avait battue, que je pouvais plaider contre lui, mais que cela me coûterait au moins, au moins quatre ou cinq cents francs pour obtenir ma séparation. Tu juges ! c’est presque tout ce que je peux gagner en une année ! Où trouver une pareille somme à emprunter ?… Et puis ce