Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/16

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main de Thomas Seyton, elle ajouta avec un sourire sinistre et glacial :

— Suis-je émue ?

— Non… rien… rien… pas un battement précipité — dit Seyton avec stupeur — je sais quel empire vous avez sur vous-même… Mais dans un tel moment… mais quand il s’agit pour vous ou d’une couronne ou de la mort… car, encore une fois, songez-y… la perte de cette dernière espérance vous serait mortelle… en vérité, votre calme me confond !

— Pourquoi cet étonnement, mon frère ?… Jusqu’ici, ne le savez-vous pas ? rien… non, rien, n’a jamais fait battre ce cœur de marbre… Il ne palpitera que le jour où je sentirai poser sur mon front la couronne souveraine… J’entends Rodolphe… laissez-moi…

— Mais…

— Laissez-moi… s’écria Sarah d’un ton si impérieux, si résolu, que son frère quitta l’appartement quelques moments avant qu’on y eût introduit le prince.

Lorsque Rodolphe entra dans le salon, son regard exprimait la pitié… mais voyant Sarah assise dans son fauteuil et presque parée… il