Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/336

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cette zone lumineuse, des gardiens apportèrent deux chaises[1], puis le greffier vint dire à la veuve d’une voix émue :

— Madame… il est temps…

La condamnée se leva droite, impassible ; Calebasse poussa des cris aigus.

Quatre hommes entrèrent…

Trois d’entre eux, assez mal vêtus, tenaient à la main de petits paquets de corde très-déliée, mais très-forte.

Le plus grand de ces quatre hommes, correctement habillé de noir, portant un chapeau rond et une cravate blanche, remit au greffier un papier.

Cet homme était le bourreau…

Ce papier était un reçu des deux femmes bonnes à guillotiner… Le bourreau prenait possession de ces deux créatures de Dieu ; désormais il en répondait seul.

À l’effroi désespéré de Calebasse avait succédé une torpeur hébétée. Deux aides du bourreau furent obligés de l’asseoir sur son

  1. Ordinairement la toilette des condamnés a lieu dans l’avant-greffe ; mais quelques réparations indispensables obligeaient de faire dans le cachot les sinistres apprêts.