Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 3-4.djvu/414

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sais trop mon ami d’enfance pour m’étonner de ces révélations. J’espérais, avant de quitter cette maison, apprendre des nouvelles de Basquine, et je dis au portier, non sans un léger embarras :

— Une jeune fille… blonde… avec des yeux noirs… ne venait-elle pas souvent voir le capitaine ?

— Une jeune fille ?… ah ça ! Monsieur, dites donc des douzaines de jeunes filles ! car c’est un fier gaillard que le capitaine… et il faudra que sa petite grande-d’Espagne ouvre joliment l’œil… à moins qu’elle ne les ferme tous les deux, et c’est le meilleur parti.

— Cette jeune fille, — dis-je avec hésitation, — se nommait Basquine ?

— Basquine ?… connais pas, — dit le portier. — Après cela, comme toutes ne disaient pas leur nom en montant chez le capitaine… il se peut bien qu’elle soit venue… comme tant d’autres.

Je ne sais pourquoi mon cœur, d’abord doucement épanoui, se resserrait de plus en plus, je dis au portier :

— Voulez-vous, Monsieur, avoir l’obligeance, de m’écrire l’adresse du capitaine ?

— Avec grand plaisir, Monsieur. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un ami du capitaine Hector Bambochio ?

Et bientôt cet homme me donna un papier où étaient écrits ces mots :

M. le capitaine Hector Bambochio, rue de Seine-Saint-Germain, hôtel du Midi.

Je remis cette adresse au cocher en remontant en fiacre.