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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/102

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dans la cour, M. Romarin, le portier, se montrant inflexible sur cette consigne.

Je me suis rapproché de l’une des fenêtres du salon d’attente, et, soulevant un peu les rideaux, j’ai vu le capitaine traverser la cour, après s’être informé sans doute à la loge, si la princesse était chez elle.

— Bonjour, Martin, — m’a-t-il dit cordialement en entrant. — Bonjour, mon ami… Madame la princesse peut-elle me recevoir ?

— Oui, Monsieur…

Et je l’ai précédé dans le salon qui sépare la pièce où je me tiens d’habitude, du parloir de Régina. J’ai ouvert l’un des rideaux de la portière, et j’ai annoncé à ma maîtresse :

— Monsieur le capitaine Just !

Régina était assise… Elle a rougi un peu, s’est tournée vers Just à qui elle a tendu vivement la main en lui disant d’une voix pénétrée :

— Je suis heureuse de vous revoir, Monsieur Just.

Laissant retomber le pan de la portière… je me suis éloigné, — le cœur brisé, traversant lentement le salon d’où j’aurais pu écouter… mais je n’en ai pas eu la pensée… j’aurais trop souffert…

Je suis allé tristement m’asseoir devant la table où je reste ordinairement, et j’ai caché ma figure dans mes mains.

— Que se disent-ils ? — pensai-je avec amertume.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Just, avec un tact parfait, avait évité l’écueil du bras en écharpe, ridicule présumé sur lequel le prince s’était si fort égayé d’avance ; un peu de gêne dans l’articulation,