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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/122

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24 août 18..

Le prince est parti pour sa terre de Montbar à quatre heures du matin ; hier il n’a pas dîné à l’hôtel, il s’en va donc sans avoir fait ses adieux à Régina.

Ce brusque départ, la veille de l’arrivée du capitaine Just ?…

Cela est étrange.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


25 août 18..

Je dis comme autrefois disait Basquine : Il est des fatalités étranges.

Aujourd’hui a eu lieu l’entrevue de Régina et du capitaine Just, après plusieurs mois d’absence.

Voici ce qui m’est arrivé ce matin :

Il faisait un temps magnifique, un temps d’été capable de mettre la joie aux cœurs les plus tristes ;… pourtant ce soleil m’a semble terne, ce ciel, d’un bleu si riant, m’a semblé gris… j’ai pressenti une journée cruelle à passer.

Je suis entré à sept heures du matin dans l’appartement de la princesse ; à ma grande surprise je l’ai trouvée dans son parloir, habillée, prête à sortir.

Jamais peut-être Régina ne m’a paru plus jolie ; sa fraîcheur rosée défiait l’éclatante lumière du soleil qui éclairait en plein ce visage radieux d’amour et d’espérance ! ce teint pur, transparent, uni comme une glace, où l’on ne voit pas le moindre pli, n’offrait pas la moindre tache, la gerçure la plus légère ; les rayons vermeils le pénétraient, le doraient et rendaient son éclat plus éblouissant encore.