Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous voyiez… vous vous feriez peur, — a décidé de mon sort et de celui de Régina dans ce moment suprême… Expliquer tout cela, m’est impossible… car, à cette heure encore, cette révolution subite dans mes esprits est inexplicable pour moi.

Ce dont je me souviens seulement, c’est qu’à ma sauvage audace succéda une si grande terreur d’être surpris là par Régina que, presque défaillant, j’eus à peine la force de quitter la chambre, de refermer doucement la porte et de gagner le parloir où je tombai sans connaissance.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quand je revins à moi… les premières lueurs du soleil si matinal en cette saison, empourpraient la cime des grands arbres du jardin ; il devait être trois heures du matin…

Le plus profond silence régnait toujours dans l’appartement.

Je me suis hâté d’en sortir, j’ai ouvert et refermé doucement la porte extérieure, tout dormait encore dans la maison. J’ai regagné ma chambre sans bruit et sans rencontre ; une fois chez moi, je me suis jeté sur mon lit en fondant en larmes.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’épreuve a été terrible, mais décisive…

Tout ce qu’il y avait d’impur, de coupable dans mon amour pour Régina, a disparu pendant cette nuit fatale.

L’ardeur de ces bouillonnements impétueux a dégagé l’or de ses scories… À jamais enfoui dans mon